Allier son projet artistique et professionnel
- D' MAN
- 14 févr. 2019
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 avr. 2019
Au cours de notre premier workshop, Max Bedouelle a partagé son expérience et a rappelé à chacun, que chaque parcours était différent. Mais, son parcours ne s’applique évidemment pas à tout le monde puisque chacun possède des personnalités et passions différentes.

Tout d’abord, il a réalisé un parcours Musique-Études en intégrant une filière générale au lycée. Suite à cela, il a persévéré dans les études en intégrant une classe préparatoire à Paris pour finalement rejoindre les rangs de l’ENS, à Paris 2, en magistère de Droit des Affaires. Parallèlement, il a continué la musique et a commencé à toucher petit à petit des cachets pour ses prestations.
Au cours de sa scolarité, il s’est posé des questions que se posent souvent les artistes : “Faut-il se consacrer à sa passion artistique ou faire un métier traditionnel ?”, “Raison ou passion?”. De son point de vue, cela a une résonnance différente car il est passionné également par l’économie et le droit. De ce fait, Max Bédouelle nous montre que tout individu peut être passionné par différents univers à la fois.
A l’époque, il connaissait le milieu musical et était conscient qu’il était difficile d’avoir des revenus stables en tant qu’artiste. En plus de cela, comme dans tout domaine artistique, le réseau se développe petit à petit. En effet, il est rare qu’une multitude de contacts viennent vers vous dès le début de votre carrière.
Aujourd’hui, Max Bedouelle est à la fois professeur d’économie à l’Université de Nantes et violoniste professionnel. Pour pouvoir réaliser ces deux métiers, il prend parfois des temps partiels et même des années de congés lorsqu’il a des occasions musicales. En général, il est à plein temps à la fac. Parallèlement, il réalise des concerts, enregistre en studio, et intervient à l’étranger pour donner des cours à des artistes qui souhaitent se perfectionner (masterclass). Il a de plus, des projets artistiques réguliers. Par conséquent, il est sous le statut freelance. En effet, il ne peut pas être disponible tout le temps comme des intermittents.
Il ajoute également qu’il est chanceux de pouvoir avoir deux univers totalement différents : le métier de professeur et d’artiste !

DOIT-ON CHOISIR UN SEUL MÉTIER ?
A cette question, il répond par la négative. En effet, il est possible d’avoir un métier traditionnel/principal et dans le même temps, avoir une passion artistique qui constitue une source revenus le reste du temps. Il estime également qu’il est possible d’être à mi-temps. Donc, il conseille à tout individu de savoir quelle place il consacre/donne à sa passion.
Le meilleur conseil qu’il puisse donner pour pouvoir gérer ces deux activités est de travailler “assez vite”. En effet, il conseille d’organiser son temps, et banaliser des créneaux à une seule activité. construire sa semaine en consacrant des espaces totalement dédiés à sa passion.
“Si on a le temps d’avoir un peu de temps, on en a jamais”.
Il fait en sorte d’être le plus productif et de faire en 1h00 ce que fait son collègue en 1h30. Il se remet également en question en permanence. Il réfléchit régulièrement à son organisation “est-ce que je ne pourrais pas faire ça un petit peu mieux?”. Il prend donc du recul sur la façon dont il travaille et se demande s’il est possible de tout faire en moins d’heure, de condenser. Ne pas être connecté, ne pas avoir des notifications pour être déconcentré.
Concernant son activité artistique, le violon, lorsqu’il a une heure devant lui, il s’échauffe pendant 5 minutes, il fait des gammes pendant 10 minutes, pendant 15min il travaille un morceau qu’on lui a demandé, etc. En bref, tout est chronométré.. D’autres personnes préfèrent le feeling, mais rappelle que si l’on souhaite rentrer dans une démarche professionnel, il faut atteindre un certain niveau puisque ceux qui sont professionnels et qui sont en face de vous, on tout leur temp pour faire cela. La difficulté de vouloir faire deux activités dans sa vie est que les autres ont toute la journée pour faire ce que vous faites en moins de temps. C’est pourquoi, il préconise de bien s’organiser.
Quand on travaille vite, soit on fait plusieurs activités, soit on rentre chez soi et on prend du temps pour soi, pour une passion, un loisir, ...
Au début, il conseille de proposer ses prestations, créations gratuitement. Dans un premier temps, quand on a une passion artistique, on le fait en amateur et gratuitement. “C’est déjà pas mal si un public est spectateur de mes créations, et si quelqu’un de mon entourage me propose de m’exprimer artistiquement.” Dans un second temps, lorsque le niveau et la production artistique est suffisante, il faut avoir l’audace de proposer son service en contrepartie d’une rémunération. Estimer son niveau est très difficile, c’est pourquoi il ne faut pas hésiter et passer le cap. Percevoir une petite rémunération est symbolique car la prestation est valorisée et reconnue et permet de stimuler l’artiste. Il faut donc oser demander de l’argent. De plus, il faut pouvoir répondre à la question suivante :”Combien vous prenez ?”
L’avantage d’avoir un métier principal et d’avoir une activité artistique permet de ne pas être sous pression en terme de revenus. En effet, l’argent touché pour cette seconde activité sera que du bonus.
Comment peut-on vendre une prestation, faire de la communication de qualité ? Max Bédouelle propose d’externaliser cette activité, de demander des conseils à d’autres personnes ainsi que d’avoir un support qui valorise ses créations. Il explique également que le statut d’auto-entrepreneur permet de produire une facture, d’être assuré, d’avoir une crédibilité.

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